Yvoire et le Jardin des Cinq Sens - Terre nature

Yvoire, une sentinelle médiévale sur le Lac léman

Par Daniel Aubort. Article paru dans le magazine Terre Nature de mai 2012.

Avec sa cité médiévale, son Jardin des 5 Sens et son domaine de Rovorée, Yvoire offre, à vingt minutes de bateau depuis Nyon (VD), la possibilité de passer une belle journée. Découverte avec Carole Tupin, responsable de l’office de tourisme.

Yvoire et le Jardin des Cinq Sens - Terre nature

 

Le Jardin des Cinq Sens

C’est avec Philippe Pinon, directeur du jardin médiéval des 5 Sens, que nous entamons notre balade.

Cinq minutes nous suffisent pour rejoindre, depuis l’embarcadère de la CGN, ce jardin à l’ancienne, sous forme de labyrinthe, que les propriétaires et châtelains actuels, Yves et Anne-Monique Bouvier d’Yvoire, ont eu l’idée de créer en 1986.

Une réussite que les années qui passent ne démentent pas, tant cette création évolue.

En poste depuis deux ans, notre guide se plaît à relever le patient travail des jardiniers à mettre en valeur toute la subtilité de cet espace dédié aux plantes, aux fleurs, aux fruits.

« Le Jardin des 5 Sens a obtenu le titre envié de jardin remarquable par le Ministère français de la culture. Il est rare de pouvoir apprécier tant d’espèces végétales au travers des sens du toucher, du goût et de l’odorat autant que par la vue », commente Philippe Pinon.

Pour ce qui est de l’ouïe, et justement par le fait qu’ils sont discrets, pépiements d’oiseaux et murmures des fontaines se chargent d’apporter une petite touche de sérénité supplémentaire.

Le Domaine de Rovorée

Notre balade se poursuit sous la conduite de Carole Tupin, responsable de l’Office de tourisme d’Yvoire.

Quittant le Jardin des 5 Sens, nous descendons sur les rives du Léman, passons le petit port d’Yvoire et quittons la ville fortifiée pour remonter sur notre droite vers la route départementale D25.

Après avoir longé cette dernière sur quelques centaines de mètres, nous prenons à notre gauche pour pénétrer dans le Domaine de Rovorée-la-Châtaignière, un splendide parc de 24 hectares ouvert au public depuis quelques années seulement.

« Propriété du Conseil général de Haute-Savoie et du Conservatoire du Littoral, ce vaste espace de loisirs, bordant le lac sur plus d’un kilomètre et riche de châtaigniers séculaires, est un vrai havre de paix. Quant à la belle demeure de maître que nous voyons ici, la Châtaignière, elle est devenue un centre culturel régional qui accueille chaque année de nouvelles expositions. Le manoir de Rovorée, pour sa part, n’est pas ouvert au public, il abrite la bibliothèque départementale de Haute-Savoie », explique Carole Tupin.

Remonter le temps

De retour à Yvoire par la route des Bouchets, nous franchissons la voûte de la porte fortifiée de Rovorée, place
de la mairie, pour pénétrer dans la cité.

« Etre tombé dans l’oubli et la pauvreté durant 350 ans, à partir du XVIe siècle, est probablement ce qui a le mieux servi ce bourg médiéval dont la fortification est due au comte de Savoie, Amédée V le Grand, en 1306. La beauté préservée d’Yvoire lui vaut d’ailleurs de faire partie de la prestigieuse association des plus beaux villages de France », précise notre guide.

Les ruelles, dont l’authenticité surprend, invitent à la flânerie d’autant que la circulation automobile est interdite. Les enseignes d’artisans, commerçants, hôtels et restaurants sont nombreuses, et les terrasses donnent envie de se poser encore un moment dans ce paysage de charme qui s’est vu octroyer de nombreuses fois le grand prix national du fleurissement. Le retour en bateau prolonge ce plaisir d’une journée qui ressemble à des vacances.